Puis-je prendre des œstrogènes sans progestérone ?

La question de prendre des œstrogènes sans progestérone se pose souvent dans le cadre de la ménopause ou d’un traitement hormonal substitutif (THS). Cette décision dépend de plusieurs facteurs individuels, notamment la présence ou l’absence de l’utérus, l’état de santé général et les antécédents médicaux. Voici un guide détaillé pour mieux comprendre les situations où ce choix peut être envisagé.

 

1. Prendre des œstrogènes seuls : dans quels cas est-ce possible ?

Prendre des œstrogènes sans les associer à de la progestérone est une option qui concerne principalement les femmes ayant subi une hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus.

Pourquoi cette distinction ?

  • Rôle de la progestérone : La progestérone est ajoutée aux traitements à base d’œstrogènes pour protéger la paroi de l’utérus (endomètre). En effet, les œstrogènes stimulent la croissance de l’endomètre, ce qui, sans la progestérone pour équilibrer cet effet, peut augmenter le risque de cancer de l’endomètre.
  • Absence d’utérus : Si une femme a subi une hystérectomie, ce risque n’existe plus. Dans ce cas, il est généralement possible de prendre des œstrogènes seuls, car il n’y a plus d’endomètre à protéger.

Avantages de prendre des œstrogènes seuls :

  • Moins d’effets secondaires potentiels qu’une combinaison œstrogènes/progestérone, notamment en ce qui concerne les maux de tête, les saignements irréguliers ou les troubles de l’humeur associés à la progestérone.
  • Une efficacité directe pour atténuer les symptômes de la ménopause, comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale ou les troubles du sommeil.

 

2. Les précautions essentielles avant de commencer un traitement aux œstrogènes seuls

Bien que prendre des œstrogènes seuls soit possible dans certains cas, cela ne signifie pas que ce choix convient à toutes les femmes. Voici les précautions à prendre en compte :

Consultation médicale indispensable

Il est primordial de consulter un professionnel de santé avant de commencer un traitement hormonal, même si vous avez subi une hystérectomie. Voici pourquoi :

  • Évaluation des risques individuels : Un médecin tiendra compte de vos antécédents médicaux, comme un historique de cancers (du sein ou des ovaires), de caillots sanguins, ou de maladies cardiovasculaires.
  • Surveillance régulière : Même sans utérus, un suivi médical régulier est nécessaire pour surveiller les effets des œstrogènes sur le corps, notamment sur les seins et le système cardiovasculaire.

Risques possibles liés aux œstrogènes seuls

  • Cancer du sein : Bien que l’association progestérone/œstrogènes soit plus souvent liée à ce risque, une surveillance est nécessaire même avec des œstrogènes seuls.
  • Thromboses veineuses : Les œstrogènes peuvent augmenter légèrement le risque de caillots sanguins, particulièrement chez les femmes ayant déjà des facteurs de risque comme une immobilité prolongée, des antécédents familiaux ou une obésité.
  • Maladies cardiovasculaires : L’impact des œstrogènes sur le cœur et les artères doit être évalué au cas par cas.

Durée du traitement :

  • Les traitements hormonaux ne sont généralement pas conçus pour durer indéfiniment. Une évaluation périodique permet de déterminer si le traitement est toujours nécessaire ou si des alternatives non hormonales peuvent être envisagées.

 

3. Alternatives si l’utérus est toujours présent

Pour les femmes qui ont encore leur utérus, la prise d’œstrogènes seuls n’est pas recommandée. Cependant, plusieurs alternatives existent pour traiter les symptômes de la ménopause tout en réduisant les risques.

Option 1 : Combinaison œstrogènes/progestérone

  • Cette combinaison protège l’endomètre tout en apportant les bienfaits des œstrogènes sur les symptômes de la ménopause.
  • Différentes formes sont disponibles : comprimés, patchs transdermiques ou gels, pour s’adapter à chaque femme.

Option 2 : Alternatives naturelles

Pour celles qui ne souhaitent pas prendre de traitement hormonal, des solutions naturelles peuvent être envisagées :

  • Plantes riches en phytoestrogènes : Le soja, les graines de lin, le trèfle rouge ou le houblon peuvent aider à atténuer les bouffées de chaleur et autres symptômes.
  • Compléments alimentaires : Le calcium, la vitamine D et les oméga-3 favorisent la santé osseuse et cardiovasculaire, souvent affectée par la ménopause.
  • Gestion du stress : Méditation, yoga ou acupuncture peuvent avoir des effets positifs sur les déséquilibres hormonaux.

 

4. Les bénéfices et limites des œstrogènes seuls

Bénéfices :

  • Soulagement des symptômes de la ménopause : Les œstrogènes seuls sont très efficaces pour réduire les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, la sécheresse vaginale et les troubles du sommeil.
  • Prévention de l’ostéoporose : En favorisant la densité osseuse, les œstrogènes peuvent aider à prévenir les fractures liées à la ménopause.

Limites :

  • Ce traitement n’est pas adapté pour toutes les femmes et nécessite une évaluation approfondie.
  • Il n’agit pas sur certains aspects de la ménopause comme l’anxiété ou les sautes d’humeur, qui peuvent nécessiter des approches complémentaires.

 

5. Points clés à retenir

  • Si vous avez subi une hystérectomie : Prendre des œstrogènes seuls est généralement sans risque pour l’endomètre, mais un suivi médical reste essentiel.
  • Si vous avez encore votre utérus : La prise d’œstrogènes doit impérativement être associée à de la progestérone pour éviter les risques de cancer de l’endomètre.
  • Toujours consulter un professionnel de santé : Avant de commencer ou d’arrêter un traitement hormonal, un avis médical est indispensable pour évaluer les bénéfices et les risques.

 

Prendre des œstrogènes sans progestérone est envisageable pour les femmes ayant subi une hystérectomie, mais cela doit être fait sous supervision médicale. Pour les autres, des solutions adaptées à leur situation existent, qu’il s’agisse de traitements combinés, d’alternatives naturelles ou de compléments alimentaires. Quel que soit votre choix, il est important de privilégier une approche globale pour traverser la ménopause en toute sérénité.

 

Explorez également :

Quel est le meilleur traitement pour la ménopause sans hormone ?

Comment équilibrer les hormones à la ménopause ?

Références :

  • Étude sur la thérapie hormonale substitutive (The Lancet, 2021).